Une œuvre de Steven Parrino exposée à la Chapelle des Élus de Dijon

Du 18 juin au 23 septembre 2025
Sur une invitation de Dijon Bourgogne Tourisme et Congrès, le Consortium Museum présente une œuvre de sa collection à la Chapelle des Élus de Dijon. Blob (Fuckheadbubblegum) de Steven Parrino est visible en accès libre du 18 juin au 23 septembre 2025.
Steven Parrino (1958, New York – 2005, New York) est un artiste américain qui s’illustre aussi bien dans les arts plastiques que dans la performance et l’art sonore. Musicien de formation, il se tourne dès le début des années 1980 vers la peinture, à une époque où celle-ci est considérée comme dépassée. Il s’amuse alors à se comparer au docteur Frankenstein travaillant sur des cadavres – ici, la peinture. Cet acte, qu’il qualifie lui-même de “nécrophilique”, donne naissance à des oeuvres vandales : toiles froissées sur leur châssis, percées de trous béants, voire complètement déstructurées et exposées non plus sur les murs, mais à même le sol. À travers ses peintures – contemporaines du mouvement punk – et son refus de distinguer culture élitiste et culture populaire, il s’impose comme une figure majeure de la scène artistique new-yorkaise, contribuant à renouveler la création dans les années 1980, 1990 et 2000.
L’œuvre de Steven Parrino peut être divisée en grandes séries, notamment celle des “Blob”, entamée en 1995 en hommage à l’installation Silver Clouds (1966) d’Andy Warhol (surnommé "Drella"), composée de ballons argentés flottant dans l’espace d’exposition. Parrino s’en inspire pour créer, à partir de toiles inutilisées, des peintures à l’émail, dont les châssis sont entourés de ruban adhésif.
À l’invitation de Dijon Bourgogne Tourisme et Congrès, sa sculpture Blob (Fuckheadbubblegum), issue de la collection du Consortium Museum, est installée dans la chapelle des Élus, face à La Déposition de croix de Jean Jouvenet*. Il y reproduit une boule de toile rose froissée, serrée par un ruban adhésif. Cette masse informe évoque un chewing-gum mâché et jeté par terre – impression renforcée par son exposition directe sur le sol de la chapelle. Cette œuvre opère un glissement de la peinture vers la sculpture : son volume ample rappelle le drapé baroque et fait écho aux deux sculptures de style rocaille qui encadrent l’entrée de la chapelle. Parrino revisite ainsi le motif du drapé – récurrent et admiré dans l’art européen – pour en faire une sculpture incarnant la matérialisation de la peinture au XXe siècle. L’artiste revendique des influences baroques et maniéristes, perceptibles dans le traitement de ses drapés et de ses couleurs vives. La couleur – ou son absence – joue d’ailleurs un rôle essentiel dans son oeuvre. Bien qu’il limite souvent sa palette au noir et à l’argenté, il utilise de façon récurrente, à la fin des années 1980 et dans les années 1990, des nuances de rose, allant du pâle au fuchsia. Par la couleur, il prolonge la tradition du monochrome qu’il détourne en révélant la matérialité : il dégrafe, froisse et lacère la toile, transformant ainsi la peinture en sculpture.
* Jean Jouvenet, Déposition de croix, vers 1713. Peinture à l’huile sur toile, 216 x 124 cm.
Collection du Musée des Beaux-Arts de Dijon. Inv. CA 336.
Remerciements : Dijon Bourgogne Tourisme et Congrès, Ville de Dijon.
Informations pratiques
• Œuvre exposée du 18 juin au 23 septembre 2025
• Accès libre via l'Office de Tourisme, 11 rue de forges, 21000 Dijon
• Horaires d'ouverture de l'Office de Tourisme (lundi au samedi : 9h30-18h30 / dimanche et jours fériés : 10h-18h)
• Visites commentées gratuites tous les jeudis de 16h à 18h et tous les vendredis de 10h à 12h